Observer une vache

Un enseignement vers la sagesse

La vache n’est pas souvent un animal particulièrement mis en avant.  Bien d’autres animaux sont évoqués pour leurs qualités de caractère:  le chien pour sa loyauté, le chat pour son indépendance ,le cheval pour sa sensibilité, le singe pour sa ressemblance avec l’homme, la marmotte pour son sommeil, le félin pour sa vitesse, le renard pour sa ruse, …..

Et la vache! quelles peuvent bien être ses qualités de comportement?  Bien sûr, on peut parler d’elle pour ses qualités viandeuses ou pour le lait (qualités  trop mal reconnues) mais c’est bien mal la connaitre  de parler d’elle uniquement en  ces termes.

Prendre le temps d’observer une vache peut nous apporter des réponses!

La vache est paisible, tranquille et sereine.  C’est une  des premières choses à observer.  Elle broute longtemps (+- 8H ); elle rumine (+-8H) et elle dort (+-8H).  Voila le rythme de sa journée.  Tel un moine, elle répète inlassablement son quotidien en toute tranquillité.  Elle vit facilement en communauté.   Le plaisir de vivre en groupe est permanent.  Si le troupeau se déplace, elle le suit docilement, la queue fouettant son dos laissant derrière elle un nuage de mouches en période estivale.

Cette capacité à ne pas s’énerver est étonnante:  les mouches qui cohabitent avec elle sont la plupart du temps harcelantes.  Elles envahissent l’entièreté du corps de notre aimable bovidé.  Quand nous bipèdes sentons quelques unes venir chatouiller notre visage, immédiatement la main vient à notre secours pour faire fouir celles-ci.  L’avertissement n’étant pas suffisant, la mouche revient à la charge une, deux , trois quatre fois!  l’irritation devient insupportable; au mieux la tapette à mouches règle le problème;  au pire, injure et gros mot sont de la partie.

Eh bien pour notre vache, il en est tout autre.  Ce n’est pas une, deux, ou trois mouches qui viennent la taquiner mais des dizaines,voire des centaines  qui tournent tout autour d’elles quand il fait chaud.

Ne croyez pas pour autant que son statut de grosse bête l’avantage pour autant.  Elle est vraiment dérangée.  Elle peut se défendre grâce au balancement de sa queue, aux mouvements des oreilles et aux vibrations cutanées.  Ces trois moyens créent une fuite des attaquantes momentanément.  Il faut répéter inlassablement les mêmes mouvements du matin au soir.

Malgré tout ces inconvénients, notre vache continue à vivre le moment tel qu’il est.  Il est certains que ce n’est pas agréable  mais elle reste tranquille et fait face.

Nous  les êtres humains avons une caractéristique identique à celle de la vache.  Nous vivons les uns avec les autres.  Ce n’est pas facile pour nous.  Vivre en groupe nous demande beaucoup d’efforts et d’attention à l’autre pour tendre vers des relations harmonieuse.

Pour la vache, l’harmonie vient tout naturellement. »chacun trouve sa place, chacun a sa place ».  Si conflit il doit y avoir, il y aura conflit.  Coups de cornes si nécessaire.  La différence avec nous les humains, c’est que leur conflit une fois réglé est terminé.  La vache reprend ses activités.  Il est souvent difficile d’en faire autant pour nous.  Le conflit est ruminé, cogité, prend mille et une forme avant d’être géré ou digéré.

La vache ne transporte pas toutes les inquiétudes qui font partie de notre quotidien, elle vit.  Bien sûr, nous ne sommes pas des animaux mais un grand nombre de leçons peuvent être enseignées en les observant.

Nos amies les vaches sont des pratiquantes de la sagesse. Reconnaissons leur cette qualité.

A votre prochaine rencontre, prenez le temps de vous arrêter quelques instants pour les observer. Elles ont bien d’autres choses à vous apprendre….

Emmanuêl Delfosse